Qu’est-ce qu’un TCA – Trouble du comportement alimentaire ?
Sur le site de l’OFSP les TCA sont définis comme tels :
« Les troubles alimentaires comprennent l’anorexie (anorexia nervosa), la boulimie (bulimia nervosa) ainsi que d’autres comportements problématiques. Ils peuvent provoquer de graves problèmes aux niveaux physique, mental et social, voire entraîner l’invalidité ou la mort. «
En Suisse, les premières statistiques sur cette maladie ont été faites en 2010 et mises à jour le 3.6.2020. Elles ont été menées conjointement par l’Hôpital universitaire de Zurich et l’Université de Zurich (Institut de médecine sociale et préventive), sur mandat de l’OFSP.
Les statistiques nous apprennent qu’au cours de leur existence:
3.5% des personnes domiciliées en Suisse souffrent de TCA
Dont, pour les Femmes :
1.2% anorexia nervosa
2.4 % bulimia nervosa
2.4% hyperphagie boulimique
Dont, pour les Hommes :
0.2% anorexia nervosa
0.9% bulimia nervosa
0.7% hyperphagie boulimique
Ces chiffres ne regroupent que les cas diagnostiqués. Au vu des forts aprioris face à cette maladie, les chiffres réels sont très certainement plus importants, mais difficilement évaluables.
Quelle est la source d’un TCA ?
Dans une étude de l’institut Montsouris de Paris (2002), la source multifactorielle des TCA est bien expliquée:
« Le comportement alimentaire dépend de facteurs génétiques et psychologiques individuels, en étroite interaction avec des facteurs environnementaux, familiaux et socioculturels.
Les TCA se développant dès l’adolescence, ils s’intègrent parmi les conduites d’addiction ou de dépendance qui se développent préférentiellement à cet âge. »
Grâce aux récentes études, nous prenons peu à peu de la distance avec la médecine du 20ème siècle, qui voulait qu’hospitalisations et anxiolytiques soient la panacée. Cette maladie, traitée en psychiatrie, fait l’objet de recherches en neurologie et à ce jour les études ont trouvés un lien entre l’estomac et le cerveau (SNC – Système nerveux central – sympathique et parasympathique).
Pourquoi lier cette thématique au yoga ?
Les TCA sont source d’une énorme souffrance.
Ces pathologies mettent en scène autant le rapport aux émotions, qu’à la peur de perdre un certain contrôle ou le simple fait de se découvrir soi-même. Les TCA sont une façon muette, et parfois violente de s’exprimer.
C’est pourquoi, il est important de renouer le contact, tout en douceur, entre l’âme et le corps. Un traitement doit être personnalisé et prendre la personne dans sa globalité.
Avec une approche multidisciplinaire, pour guérir d’un TCA, nous sommes au croisement de la médecine moderne « Evidence Based Medecine », qui veut des preuves et la médecine holistique / traditionnelle, qui relie l’individu à sa génétique, son environnement, son alimentation, à sa vie.
Et, c’est précisément là que le yoga trouve sa place.
Je reprends un paragraphe de « la faim du vide », livre écrit par Dr. Jacques Vigne :
….. « le seul fonds commun aux troubles du comportement alimentaire était l’anxiété, en d’autres termes une sensation de blocage au niveau de la gorge et du plexus, une constriction qui empêche donc le circuit digestif habituel. Du point de vue du yoga, il s’agit d’une sensation de canal fermé, et en réponse à cela, il y a des moyens de travailler directement sur la sensation d’ouverture. Ce type d’approche correspond à des pratiques de concentration. »
Le yoga est un moyen de reconnecter le cerveau au corps, en insufflant de l’énergie et de l’apaisement dans un corps qui est bien souvent violenté par cette addiction, cette maladie, qu’est le TCA. Les moyens de reconexion peuvent être:
– Ahimsa le principe de non violence, un des 5 Yama de l’Ashtanga Yoga (yoga aux 8 membres)
– Asana (postures) plutôt dans la détente, ancrage et relaxation
– Pranayama (respiration) pour aider l’énergie à circuler
– Dhyana, état de concentration, pour aider à l’ancrage
…
Plus de détails sur toutes les possibilités qui nous sont offertes par le yoga, au fur et à mesure de l’avancement de mon mémoire YOGA et TCA , que je présenterai à Yoga suisse en 2023.